L’échographie de l’épaule : quand la favoriser ?

L’échographie de l’épaule est un des actes échographiques les plus représentatif de l’échographie ostéo-articulaire en France. Elle est pratiquée par les radiologues (seule ou en complément de clichés radiographiques), par les médecins du sport, ou encore par les médecins généralistes formés et les kinésithérapeutes (majoritairement dans une visée clinique et non diagnostique dans ce dernier cas).

Dans le panel d’examens d’imagerie disponible : radiographie, scanner, IRM, échographie… Dans quel contexte l’échographie de l’épaule est-elle préférable au regard des autres modalités ?

échographie de l'épaule

 

Échographie de l’épaule : le cadre global de l’imagerie en France

 

Le plateau technique de l’imagerie comprend l’échographie, la radiographie, et les examens d’imagerie lourde comme le scanner, l’IRM et leurs variantes. L’échographie a l’avantage d’être une technique peu coûteuse, non invasive et non ionisante, rapide et simple à mettre en oeuvre.

Elle est donc souvent plus accessible et moins coûteuse tant pour le patient que pour le praticien, car le coût d’acquisition d’un échographe reste moindre en regard d’une modalité d’imagerie lourde.

État des lieux des actes d’imagerie globaux effectués par les radiologues en 2019, pour mettre en relief ce constat (source : sécurité sociale (5) ):

 

échographie de l'épaule honoraires radiologues                 échographie de l'épaule CCAM radiologie

 

Malgré ses avantages, l’échographie ne se prête pas à tous les tableaux cliniques dans la prise en charge d’une pathologie de l’épaule. Dans quels cas la privilégier ?

 

Échographie de l’épaule : OUI !

 

  • L’épaule hyperalgique

échographie de l'épaule hyperalgique

 

L’épaule douloureuse (atraumatique) se prête dans de nombreux cas assez bien à l’exercice de l’échographie, souvent en complément d’autres modalités d’imagerie (radiographies, imagerie lourde) (3)

En effet, les douleurs atraumatiques chroniques de l’épaule sont très souvent dues à des lésions tendineuses (3), qui nous le verrons juste après, sont très bien visualisées en échographie. Une épaule hyperalgique peut donc très souvent trouver son étiologie dans une pathologie tendineuse visible à l’échographie.

La dégénérescence de la coiffe des rotateurs est une des causes principale d’hyperalgie avec origine tendineuse (4). Cette pathologie est très bien visualisée en échographie de l’épaule.

Les calcifications intra-tendineuses ou intra-bursales sont également courantes dans l’épaule hyperalgique. Ce tableau se prête très bien à l’échographie de l’épaule qui permet de mettre en évidence les calcifications quel que soit leur stade (1).

  • Les pathologies tendineuses

L’échographie est un outil de choix dans l’exploration des pathologies tendineuses (1).

En effet, l’échographie offre une performance parfois équivalente à l’IRM (l’examen de référence) pour l’exploration tendineuse.  Notamment, il a été montré que l’échographie et l’IRM ont une capacité de diagnostic comparable dans l’évaluation des pathologies impliquant la coiffe des rotateurs, la bourse subacromiale et subdeltoïdienne, et la longue portion du biceps brachial, qui sont les origines les plus communes de douleur d’épaule (2).

Elle a également des avantages face à l’imagerie lourde : elle permet un examen dynamique avec mobilisation de l’épaule, et une comparaison en direct avec l’épaule contro-latérale (1), (2). Cet examen dynamique fait de l’échographie de l’épaule un examen de choix dans la recherche d’une pathologie tendineuse sur une épaule dite de conflit (1).

L’échographie de l’épaule dans le cadre de pathologies tendineuses permet également de s’affranchir de certaines contre-indications à l’IRM, comme la présence d’un pace-maker (2).

La radiographie et le scanner, quant à eux, n’ont aucun intérêt pour l’étude des pathologies tendineuses (1).

 

Échographie de l’épaule : NON !

 

Bien qu’étant un outil merveilleux, l’échographie de l’épaule ne se prête pas à tous les tableaux cliniques.

  • L’épaule traumatique

Dans l’immense majorité des cas, une épaule traumatique n’est pas une indication à l’échographie. Des clichés radiographiques sont préconisés, avec éventuellement un complément d’imagerie réalisé au scanner. L’échographie n’est pas l’examen de choix. (2)

L’IRM reste l’examen de référence dans un contexte d’épaule traumatique. Le scanner arrive derrière, avec une sensibilité moindre de celle de l’IRM. Il est à noter que dans un contexte d’urgence, la radiographie standard reste un examen de routine rapide et qui permet de déceler la plupart des fractures (2).

Toutefois, certaines fractures occultes qui sont passées à la trappe des clichés de radiographie standard sont parfois visualisables à l’échographie (1).

  • L’épaule instable

Une épaule instable n’est pas non plus un tableau clinique de choix pour l’échographie. On lui préfère l’artho-scanner ou l’artho-IRM qui sont les gold standard, ou la radiographie en phase aigue (2).

  • L’épaule immobilisée ou “gelée”

L’épaule gelée est définie par l’installation subite d’une limitation au mouvement active et passive des amplitudes articulaires.

L’arthrographie et l’arthro-scanner sont les gold standards dans ce cas de figure. L’échographie n’a pas d’apport concret (1).

 

Pour conclure

 

Nous n’avons effectué ici q’un bref résumé, non exhaustif, des différents examens réalisables ou non avec une échographie de l’épaule. N’hésitez pas à poursuivre vos lectures au travers d’études cliniques ou d’autres sources pour approfondir le sujet.

L’échographie de l’épaule présente de très nombreux avantage : rapide, non invasive, en temps réel, moins couteuse que d’autres modalités.

Elle ne se prête cependant pas à tous les tableaux cliniques, et ses apports sont majeurs surtout pour les pathologies tendineuses.

Attention cependant : l’échographie reste opérateur dépendant. La qualité du diagnostic est donc intimement liée à l’expérience de l’opérateur.

 

Pour aller plus loin

 

Qui dit échographie de l’épaule de qualité, dit opérateur compétent mais aussi bon matériel ! Les échographes Samsung ont une place de choix pour cette modalité et équipent de nombreux sites de renom.

 

(1) https://www.sfre.org/quel-examen-choisir/

(2) https://www.wmaker.net/kinesport/Examen-de-l-epaule-par-echographie-une-approche-standardisee-avec-correlations-multimodales-pour-les-pathologies_a3341.html

(3) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1169833020306657?via%3Dihub

(4) https://www.em-consulte.com/article/1411645/article/apport-de-l-echographie-de-l-epaule-en-cas-de-susp

(5) https://www.securite-sociale.fr/files/live/sites/SSFR/files/medias/CCSS/2021/FICHES%20ECLAIRAGE%20JUIN/CCSS-FICHE_ECLAIRAGE-JUIN_2021-Les%20radiologues%20lib%C3%A9raux.pdf

 

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